poésie
Les petits soldats d’en bas
Les vermicelles de la terre m’asticotent
Sans répit, laboureurs de notre futur lit
Ils font croiser le fer avec l’humilité
Quand ils sortent en se dandinant
Tels des spermatozoïdes rampant, sinueux
Passant au travers ce temple de l’humidité
Me rappellent par intermittence ce qu’est la vie
Ils m’accueilleront un jour à cette ultime porte
Et pourtant, j’y pense peu de la sorte
Cette idée de quitter ICI m’insupporte
J’oublie, travaille et me distrais de mille façons
ET tout de même de temps en temps, j’y pense
Depuis ces jours incertains de l’enfance
Mais plus encore que la sinistre fin
Je redoute pour les miens la souffrance
Et pour moi je crains la déchéance
Voyez- vous, je voulais parler de la terre
Par un drôle de détour, me voilà à parler du ciel
J’ai pris un raccourci, comme on y retourne
Mais oui, la terre qui nourrit mon âme
Et aussi, privilégiée que je suis, mon ventre
Et les effluves puissants de ses entrailles
Réveillent mes sens et ma joie de vivre