le baiser glacé ( 27.04.05)
le baiser de Rodin
reste là glacé dans la Gare d’Orsay
et le mien sur tes lèvres absentes
reste glacé là à la Gare de Nantes
qui te voit défiler déjà loin
trop loin déjà pour que je ressente
aussi bien l’absence de tous ces riens
ces riens du tout
qui m’égarent
quand je m’évade
et dévale la pente
et dévale la pente
pour revenir à chaque fois
plus tard, pour attendre
quoi l’absent qui je sais
attend que j’arrive aussi
pour partir ensemble
et repartir seul
dans le train bondé d’absence
plein de riens et vide de tout
sans lumière dans ce sens
dans le sens de cette marche
qui nous dirige à contresens